Grand Trail de Serre-Ponçon pour le Team Foulées Nogent sur oise

Julien Begyn, patron du magasin Foulées Nogent sur Oise, a participer à l’épreuve reine du Grand trail de Serre-Ponçon avec Melvin et Franck. Il revient sur sa superbe expérience :

"Le grand trail de Serre-Ponçon, 164 km avec 10500m de D+, c’est LA course de l’année. Celle que j’ai décidé de partager en équipe avec Melvin et Franck. Le départ donné, nous nous mettons à notre rythme, le début de parcours est à notre avantage car assez plat. Nous nous retrouvons en première position et nous avons même la chance de nous faire ravitailler par François D’Haene en personne au 10ème km.

Dans l’ascension du Pic du Morgon, nous nous faisons passer par deux équipes. Rien d’étonnant car nous connaissons notre point faible en montée. Nous montons tranquillement au train sans s’affoler. Tout se passe bien jusqu’à la base vie du Lauzet (52eme). Puis nous attaquons, la montée vers le fort de Dormillouse juste avant la tombée de la nuit. Le vent se lève et il s’avère qu’il est plutôt fort sur les hauteurs et glacial. Nous perdons une place dans cette ascension et nous arrivons au fort à la tombée de la nuit mais nous sommes gelée. Heureusement les bénévoles ont eu l’idée de faire un feu, nous prenons le temps de nous réchauffer et repartons vite vers le ravitaillement du 72eme.

Nous repartons ensuite vers la base vie du 90eme où des vêtements de rechange nous attendent mais nous n’avançons pas comme sur le début de course. La 1ère partie de la nuit a laissé des traces et Melvin n’a pas les jambes des bons jours. Km 90, nous nous changeons, mangeons et repartons dans des vêtements secs et chauds mais nous savons que le plus dur reste à venir. Le Mont Colombis, que nous redoutions, laissera lui aussi des traces. Le vent dans son ascension est toujours glacial et ses pentes à plus de 30% font mal aux jambes. Melvin n’arrive toujours pas à retrouver des sensations et Franck commence à ne pas être bien avec des maux de ventre. La base vie à Chorges au 108eme sera le tournant de notre aventure. Nous y restons longtemps (trop longtemps). Je me refroidis et je n’arrive pas à me réchauffer dans la montée vers le Piolit. Melvin n’est pas au mieux non plus, il n’arrive plus à courir mais Franck va mieux. L’idée d’abandonner me traverse l’esprit tellement j’ai froid mais le jour se lève et le soleil commence à pointer son nez. Je me réchauffe petit à petit mais c’est enfin quand je suis prêt à repartir de l’avant que le couperet tombe : Melvin abandonne, vidé et à bout de force. Nous avons perdu 2 places supplémentaires dans cette partie mais nous referons notre retard dans la descente vers le col de Chorges et celle vers la base de Reallon quitte à se faire mal aux cuisses. Surprise en arrivant à Réallon, nous voyons les 3ème que nous pensions déjà très loin. Nous tentons un coup, ravitaillement express et nous repartons très vite pour mettre la pression. Le dernier gros morceau, s’appelle le Mont Guillaume. Peut-être le plus dur de tous parce qu’il est en fin de course et que ses pentes passent par des passages à 40 voire 50%.

Nous sommes "collés" mais gérons notre montée voyant que derrière ça ne revient pas. De toute façon, on se dit que lorsque nous rebasculerions dans la descente, nous serions à notre avantage, étant plus rapide que les équipes de derrière. 14 km de descente vers l’arrivée, les jambes sont lourdes, les cuisses font mal et les cloques aux pieds aussi. Mais cette ligne d’arrivée nous la passons à deux pour être finisher et à la 2ème place du Grand Trail de Serre-Ponçon."